Jose Tomas écrit depuis quelques années déjà les grandes lignes de mon agenda. Non content de choisir les villes de mes vacances, il choisit également quand et comment dépenser mon argent.
L’extraterrestre. Je l’ai découvert en 2007 lors de ce que l’on a appelé son retour aux affaires. La rumeur, la réputation et ses vidéos m’avaient fait rouler jusqu’à San Sebastian, Donostia pour les intimes. Les tendidos étaient pleins, bouillants, prêts à faire sauter le couvercle de cette cocotte appelée Illumbe.
Jose Tomas n’a pas attendu pour transformer sa réputation en réalité. Dès les premières véroniques, il avait séduit le toro et le public. Puis, il s’est avancé au centre du ruedo et délicatement, il avait retourné sa cape pour la mettre derrière son corps, le public l’avait accompagné de ce silence qui n’appartient qu’à lui, celui de l’expectative.
Le toro s’est élancé… et l’homme avait volé et chuté lourdement. On avait jailli du callejon pour lui porter secours. Tomas s’était redressé sans prendre le temps de s’ausculter. Puis, il a tranquillement remis sa montera avant de se replacer au centre de la piste pour de nouveau, retourner sa cape et finir son quite de gaoneras. La suite ? Un triomphe majuscule, une tauromachie du silence, du temple ponctué par deux épées foudroyantes et la cocotte a hurlé de plaisir.
Par la suite je suis retourné voir l’extraterrestre à Nîmes, Valencia, Madrid, Nîmes, Barcelone, Bayonne, Olivenza, Valencia, Bayonne, Nîmes, Barcelone et dernièrement Badajoz.
Le 24 avril 2010, on boit à ma santé, c’est mon anniversaire. A l’autre bout du monde, au Mexique, du côté d’Aguascalientes, Jose Tomas était entre la vie et la mort : une fémorale sectionnée, des transfusions de sang à la pelle, 4 arrêts cardiaques. Pendant un an, les nouvelles sont rares… il est sorti de l’hôpital, il fait du vélo, il a tienté… tiens tiens !
Après 15 mois d’absence, Jose Tomas mit fin à l’éternité le 23 juillet 2011 dans les arènes de Valencia. J’avais décidé d’immortaliser sa « reaparicion » ce moment historique. Afin de respecter sa volonté de ne pas être filmé, je décidais de ne filmer que les aficionados, ainsi Jose Tomas n’existait que dans les yeux de ceux qui l’admirent, qui vivent sa tauromachie.
Ces images ont fini par devenir un court-métrage documentaire « Aparicion ». Quand j’ai compris que ce film allait être diffusé, je me suis dit que Jose Tomas allait finir par en entendre parler et même le voir. Du coup, depuis la première du film en avril dernier, je vis avec Jose Tomas, je lui parle ou du moins j’essaie. Je ne lui parle pas comme certains parlent au Seigneur ou parlent à un proche disparu, je m’imagine plutôt des situations que je tente d’améliorer à chaque fois, un peu comme on se mentalise pour un entretien ou que l’on se refait une conversation, une dispute en pestant contre soi-même de ne pas avoir dit tel ou tel argument. Avec mon espagnol de mas o menos je répète inlassablement ma rencontre avec lui…
Stéphanie, ma copine me croit fou.
Un mois plus tard, lors de la cérémonie du VI Prix « Paquiro de Toros », José Tomas, plutôt avare en déclaration, avoua lui aussi discuter dans son imaginaire. Il parle avec son toro, celui qui avait failli le laisser pour mort au Mexique, il le remercie.
Un monde de fous.
Badajoz 25.06. 2012
La date est tombée, presque au dernier moment, une habitude chez Tomas : Il reprendra l’épée à Badajoz, un lundi, le 25 juin. Pour y assister, il a fallu changer nos plans et bousculer l’agenda, comme d’hab.
Ce voyage avait deux objectifs voir Jose Tomas bien sûr mais aussi essayer de lui donner un DVDd’Aparicion. J’avais un plan, enfin j’essayais d’en avoir un. Je profite de l’occasion pour remercier mes compañeros Tomasistes qui m’ont filé un coup de main. Grâce à eux, j’avais des pistes… le faire passer par son porteur Pedro, un banderillero, son chauffeur etc.
La veille au soir, dans le calme olympien d’un jardin portugais, Olivier Mageste me conseillait d’aller au sorteo à 12h00 « tu attrapes son apoderado Salvador Boix et tu lui donnes ». SALAUD ! J’étais bon pour une nuit blanche durant laquelle j’ai refait indéfiniment la scène de ma rencontre avec Boix.
Jour J. A 11h00, je reçois un texto de Chantal une amie Tomasiste:
« Sommes au sorteo. Avons rencontré JT qui allait faire son footing. J’en tremble encore ».
Changement de plan, je recopie la traduction espagnole de ma « lettre à Tomas » (au total je le ferai plus de 4 fois) et je file à son hôtel. Trop tard, il est remonté dans sa chambre. Salvador Boix qui était au café de l’hôtel a lui aussi filé. Du coup, je laisse mon DVD et ma lettre à l’accueil comme on jetterait une bouteille à la mer. En fait se sont des petits cailloux que je laisserai toute la journée à droite et à gauche. Des petits cailloux qui ne devaient servir, non pas comme le petit Poucet à retrouver mon chemin, mais bien à Jose Tomas de trouver le mien.
19h30. La nouvelle plaza de toros de Badajoz n’a de nouvelle que le nom avec son style de brique et de mauvais goût. Qu’importe, les arènes seront pour la seule fois de la feria pleines et belles… enfin presque.
Zocato a écrit cette très belle phrase à propos de la chaleur suffocante (42°) qui a précédée le paseo « On aurait dit que le soleil lui-même s’était rapproché pour voir Jose Tomas ». Pour la première fois de ma vie, j’ai dû acheter un coussin non pas par confort mais pour me protéger des gradins bouillants.
Quand Jose Tomas nous manque, nous les Tomasistes, on a toujours l’impression d’avoir rêvé, d’exagérer. Comme à chacune de ses apparitions, Jose Tomas n’a pas manqué de nous rappeler que nous ne rêvions pas, mieux encore, il est revenu encore plus fort. Il a transformé deux toros impossibles en deux moments de grâce, de beauté, de communion, de silence et de muletazos délicieux. A la cape, il a toréé avec une lenteur inouïe que je n’avais jamais vu, ni chez lui ni chez personne… un pur ralenti.
A son premier toro, j’ai eu deux minutes de frissons de la tête au pied et les larmes aux yeux. Première oreille de sa très courte temporada. Je profite de sa première vuelta pour descendre les escaliers qui mène aux barreras : mon but, semer un deuxième caillou. J’essaie d’attirer son attention en agitant le DVD, juste avant d’arriver à ma hauteur, il se baisse pour ramasser un chapeau, je lui jette alors mon cailloux mais il se relève trop tard et d’un pas chassé, il passe à côté sans même le voir. Heureusement, un peone le ramasse et le garde dans ses mains… l’essai sera peut-être transformé.
La corrida se termine par le triomphe de Tomas et d’El Juli avec cette sensation que l’on avait plus vécu depuis 10 mois : être vidé, épuisé mais heureux, les yeux pétillants et les mains qui redessinent sans cesse les muletazos. Grace aux I-phones, on pouvait lire sur le site de Mundotoro : « Le jour où Dieu a envié l’homme » ou encore que José Tomas avait fait des « muletazos que même Dieu n’aurait pût imaginer ».
Il me reste un dernier caillou et sous les conseils de Chantal nous nous rendons à l’hôtel du torero. Sa voiture est là, son chauffeur aussi, Pedro (son porteur historique) nous offre même des photos en nous disant que Jose va bientôt descendre. Je comprends alors que ma rencontre avec lui n’est plus qu’une question de minutes…
A nouveau, dans ma tête c’est le bordel. Quelques instants plus tard, Jose Tomas descend dans le hall en jean T-shirt, le sourire aux lèvres et accepte avec plaisir les sollicitations d’un petit groupe d’admirateurs. Dans ce mini chahut, j’ai réussi à me faire une place et trouver le moment pour lui parler. A ma grande surprise, je suis resté tranquille, je n’ai pas bafouillé devant celui que j’appelle parfois Dieu, je l’ai même tutoyé (mon castillano de mas o menos ne connait pas le vouvoiement) puis je lui ai expliqué très rapidement l’idée de mon film et donné un DVD. Il m’a sourit et m’a serré la main.
Depuis que j’ai touché la main de Dieu, je marche sur l’eau.
Jose Tomas... dans sa main "Aparicion".
Retour au Portugal. Un peu perdu chez « Christo » je cherche notre table de Tomasistes. Olivier me saute dessus et me dit lessivé mais heureux « Que tarde de puta madre no ! » A son tour, il refait les gestes, me parle de ses mains, de son touché, de ses doigts, de ses toqués imperceptibles…
A table, nos commentaires sont chahutés par les bruits des pinces de crabes que nous brisons, dépeçons, éclatons maladroitement. Et quand Stéphanie montre à l’assemblée le poster de la temporada de JT dédicacé par le héros du jour, même les crabes se taisent, admiratifs de notre rencontre avec la chimère de lumière. Dans nos regards Jose Tomas brille encore, et lorsque nous nous reverrons, il restera dans nos yeux le souvenir de « une tarde de puta madre » et de petits cailloux.
Huelva 03.08
Plaza de toros de Huelva et la colline San Pedro.
Moi qui croyais enfin me libérer de ces « conversations » en le rencontrant c’est raté ! Car maintenant : Esperando. J’attends, j’espère qu’il me donne son avis sur le film. D’ici là, je vois déjà le téléphone qui sonne et le « +34 » sur mon cadran, et j’imagine déjà le dialogue qui s’en suivrait.
La deuxième corrida de José Tomas a lieu au sud-ouest de l’Espagne à Huelva. Cette fois, il a choisi un vendredi pour faire simple mais le paseo sera à 20h00. On savait qu’on irait à Huelva, on le savait depuis Badajoz. Comme on a déjà nos billets pour Nîmes, Huelva nous permet de voir toute la temporada de Tomas et c’est la première fois que nous pourrons le dire !
Internet, les billets, la revente… Stéphanie n’en dort plus la nuit :
« T’es sûr qu’on va avoir des places ? »
Pas si simple d’aller à Huelva. Le voyage ? Un marathon :
- Jeudi soir : Charleroi-Madrid. Asperges, solo mio, fino y dormir.
- Vendredi matin. Café y Pan con tomate. 10h00, Véro la femme d’Olivier nous attend à une station service. Destination Huelva. Dans la voiture, Expectacion, David Bowie & coups de fil pour trouver les billets.
17h30. Nous arrivons enfin. On se jette à l’hôtel avec juste le temps de se changer.
18h30. Rendez-vous au centre ville à l’hôtel des toreros pour récupérer deux abonos miraculeusement abandonnés au dernier moment.
19h15. On quitte l’hôtel sonné d’avoir parlé à trop de gens, d’avoir mélangé français espagnol, anglais mais les billets sont là, c’est bien l’essentiel.
19h30. Les arènes sont très belles et pittoresques à la fois. Casi cubaine. Des couleurs vives, ocres, il ne manque plus que les voitures des années 50’ pour parfaire le tableau. Au milieu de la foule, je rencontre Paco March, critique taurin catalan devenu malgré lui l’un des personnages d’Aparicion. Je lui explique l’histoire et lui donne un DVD plus un deuxième pour son ami qui l’accompagnait à Valencia.
50 mètres plus loin, je rencontre un autre de « mes » personnages, Léopoldo, l’ancien président du club taurin Cocherito de Bilbao. A nouveau je tente de sortir mon meilleur espagnol. Comme Paco, Léopoldo ne semble pas surpris d’avoir été filmé à son insu, au contraire il semble très heureux, surtout lorsque il se découvre sur l’affiche du DVD.
Quelques minutes avant le paseo… La file est énorme dans la rue, la faute à Jose por supuesto mais aussi à l’architecte. Pour me rendre à ma place, je dois emprunter un minuscule couloir qui dessert à lui seul quatre tendidos.
J’aime ce genre d’arènes entassées, fébriles, populaires. Le sable ocre sent bon l’été. Une tribune naturelle domine la plaza, une colline : El cabezo de San Pedro haute d’une cinquantaine de mètres. Là-haut une petite foule a gravi le sommet pour y planter leurs parasols, ils ont déplié les chaises longues, posé les pieds sur la glacière et mis devant leurs yeux, une paire de jumelles. « Tout va bien les gars, vous pouvez y aller ! » semblent-ils nous dire au loin.
20h00 passées… Huelva remonte le temps ! Les couloirs ont bien eu du mal à digérer la foule. Pour que chacun puisse trouver sa place « tranquillement », ils ont sans rien dire retarder l’horloge des arènes de quelques minutes… à l’ancienne quoi ! Les métronomes sifflent.
20h00 heure de Huelva. Les clarines clarinent enfin. Deux toreros entrent en piste, Jose Tomas & Morante de la Puebla. Délires dans les gradins, sur le mont Pedro et les balcons de l’immeuble voisin.
Un geste. Le premier toro de Jose Tomas renverse la cavalerie dans l’agitation, le torero perd sa cape. Morante tranquille, ramasse le leurre et va le rendre à su compañero. A la mort de ce premier toro, le mont Pedro est fleuri de mouchoirs, l’arène et les balcons aussi. Une Oreille, une vuelta, un DVD ramassé par la cuadrilla.
Un peu avant minuit sur un bord de mer. Le club taurin des Tomasistes itinérants est à nouveau reformé. Sur la table même les délicieuses coquinas (tellines) ont du mal à convaincre. Jose Tomas est sorti en triomphe en coupant trois oreilles mais l’euphorie et les frissons de Badajoz ne sont pas là. On cherche à se convaincre à se rassurer. Il est énorme, ses gestes sont fabuleux, quel courage etc. Tout est vrai, il était très bon, il n’y a rien à dire mais pour beaucoup la magie n’était pas rendez-vous. Qu’à cela ne tienne, à l’heure du digestif, nous le savons tous, il est le meilleur torero que nous ayons jamais vu.
Une autre raison nous redonne le sourire : Jose Tomas ne s’est pas blessé. Cela signifie qu’il sera présent pour son dernier paseo à Nîmes, pour le deuxième seul contre six de sa vie. Nous y serons, certains que la magie sera au rendez-vous.
Le lendemain soir, dans un magnifique restaurant perdu dans un pueblo andalou, j’apprends que Chantal a de nouveau rencontré Tomas à l’hôtel. Elle lui aurait demandé s’il avait vu Aparicion. Il lui a répondu « oui bien sûr » juste avant d’être interrompu. L’a-t-il réellement vu ou a-t-il répondu par l’affirmative par politesse, la question reste entière.
Nîmes 16.09
11h29 à la bonne heure. Le monde entier attend Jose Tomas, ils sont venus, de toutes les terres taurines : Catalogne, Espagne, Mexique, Colombie, Pérou, Camargue, Sud-ouest… mais aussi de Belgique, de Paris ou New-York… Les arènes de Nîmes n’ont jamais été aussi hautes dans le ciel. Même le Mistral déchainé depuis plusieurs jours retient son souffle.
Depuis le début de la feria tout le monde ne parle que de lui. Que fait-il ? Où dort-il ? Une rumeur l’annonce telle une rock-star arrivant une paire d’heures avant la course en jet privé et repartant aussi sec. Que nenni.
La légende. Jose Tomas : un torero à part, un homme comme les autres ou presque. A Badajoz comme à Huelva, il avait fait son footing dans les parcs du centre ville. A Nîmes, on ne sait pas grand-chose pour ne pas dire rien.
Samedi une photo circule sur les portables des Tomasistes. La veille Jose Tomas a été vu en train de manger au café des fleurs, un bar sans charme situé juste en face de la gare ! Pour loger, on sait qu’il a refusé les avances de l’hôtel Impérator et des villas de luxes à l’écart de la ville. En fait, il a dormi là ou personne ne l’attendait en plein centre ville, à l’hôtel « Les jardins secrets » situé à deux pas des arènes et de la gare.
Samedi après-midi, pendant le mano a mano Morante-Manzanares on s’ennuie. Avec Stéphanie, on se souvient alors d’une image : Tomas dans les andanadas de Valencia d’où il assistait à une corrida d’Enrique Ponce. Stéphanie dévisage les amphis. En face de nous, un homme attire son attention. Vêtu d’un short, d’un T-shirt, les cheveux volumineux, il assiste à la corrida au dernier rang des arènes, debout appuyé contre la pierre. On doute, ça pourrait bien-être lui. Il disparait au dernier toro. Le lendemain, Midi Libre confirme notre intuition, Jose Tomas est effectivement venu aux arènes grimé. Etait-ce lui, je ne sais pas, de son côté Stéphanie en est convaincue.
Dimanche 11h30. Jose Tomas entre piste. Enorme OVATION. La foule l’applaudit durant tout le paseo. On connaissait le silence qui entoure les prestations de Jose Tomas mais je n’avais encore jamais vu ce silence avant même la sortie du premier toro.
La suite tout le monde la connait même ceux qui n’y étaient pas. Tomas a toréé à la perfection, six toros sans une passe de trop. On sait que Jose Tomas avait quelques jours auparavant fait une répétition générale de la corrida en tuant en privé plusieurs toros en costume de lumière. A Nîmes, on avait parfois l’impression que même les toros avaient répété.
Une plume. Pour l’occasion, Tomas a utilisé une cape en soie. Ce leurre d’une souplesse inouïe épousait parfaitement le corps du torero comme sur ses chicuelinas par exemple. Ce dimanche matin à Nîmes nous avons vu une plume toréer, une plume dansant avec le souffle des toros. Jamais on n’avait toréé avec autant de délicatesse, de légèreté, de tranquillité. Jose Tomas a depuis bien longtemps quitté son costume de torero pour celui des grand artistes universels, ceux qui sont capables de toucher n’importe quel spectateur du néophyte au professionnel, des mexicains, aux arlésiens. De ceux qui sont capables de dépasser leur art, des génies.
Je laisse le soin à chacun de faire sa propre liste sans quoi vous seriez peut-être choqué de me voir faire cohabiter Jose Tomas et Boby Lapointe.
Jose Tomas n’avait jamais toréé en France une corrida vendu à l’avance comme historique comme ça a été le cas à Madrid, Barcelone, Valencia, Badajoz… Force est de constater qu’il répond à chaque fois présent. A Nîmes, il en a même profité pour signer la plus belle corrida de sa vie.
Dimanche 14h et des poussières El Juli en personne écrit sur son Twitter :
« Historico lo de jose tomas en nimes!! Un privilegio vivirlo... »
Au même moment, Jose Tomas avait prévu de manger avec 42 invités au restaurant Hippopotamus situé en face du stade des Costières. Par manque de place, c’est dans une pizzeria (Le Marcellino ?) en ville active, coincée entre Leroy Merlin et Aquatropic qu’il invita ses proches.
Deux jours après Nîmes, Aparicion était projeté dans la ville romaine de Split en Croatie.
Grace au téléphone arabe, j’ai proposé au Maestro de venir voir le film dans un autre festival de cinéma prévu au mois de Novembre. Ce même téléphone m’a fait savoir qu’il ne pourrait sans doute pas venir étant donné que le torero partira au Mexique le 1 octobre prochain où il devrait toréer à Mexico et à Aguascalientes.
Aux dernières nouvelles, la corrida de Nîmes n’était pas sa dernière en Europe.
Aux dernières nouvelles, Jose Tomas ne m’a toujours pas appelé.
Pour la peine, je vais faire un nouveau film sur lui en reconstituant le solo de Nîmes avec des images amateurs histoire de remplir à nouveau mes poches de petits cailloux.
Epilogue.
Ce matin entre deux réveils. Stéphanie rêve de toros, de faenas et de Jose Tomas. L’alarme sonne. Stéphanie l’éteint, son rêve n’est pas fini, elle ne peut pas se lever sans laisser Tomas toréer à sa guise. Deuxième sonnerie. Sa main claque à nouveau le réveil. Jose Tomas doit terminer sa faena. Le rêve est fini. La troisième sonnerie sera la bonne. Stéphanie se lève en forme et de bonne humeur.
Parfois, je crois qu’elle est folle.
Bruxelles, automne 2012
El Boby